Menton-quand-l-huile-et-le-citron-unissent-leurs-fragrances-Tribuca-journal-n-702-du-8-août-2013 Huilerie Saint Michel

Menton : quand l’huile et le citron unissent leurs fragrances – Tribuca journal n°702 du 8 août 2013

Entre tradition et prédestination, le parcours de Karim Djekhar, d’Algérie à l’Huilerie Saint-Michel.

 

Au bout de la rue Bréa, dans le vieux Menton, l’Huilerie Saint-Michel a gardé le charme volontairement désuet de l’entreprise fondée en 1896 par la famille Del Becco, forte de ses oliviers dans l’arrière-pays mentonnais et de deux moulins à Breil et Tende. Quand la guerre et ses destructions ravagent les moulins, l’huilerie va vivoter.

Né en Algérie, rentré en France, installé à Menton avec ses parents dès 1961, Karim y passe son bac, entame deux ans d’études informatiques et cherche, dans ce cadre, un stage pratique. Il repère la boutique, elle le charme, et propose sa candidature qui est acceptée. Second tournant du destin, tout de même un peu aiguillé quand on est né à Zitouna dans le Constantinois, un nom qui sent bon l’olive, avec des grands-parents qui y possèdent toujours une oliveraie. La collaboration va se pérenniser et, au bout de 20 ans, Karim, ses deux frères  et son épouse Sylvie reprennent l’affaire et la redynamisent.

Beaucoup de travail, méthode, sourire et accueil, sens inné du commerce, le couple choisissant, à côté de l’huile d’olive traditionnelle, de proposer une gamme complémentaire de vinaigres, sels aromatiques, confitures, miel de Breil, safran de montagne, limoncello maison. Et surtout une collaboration dans le haut de gamme avec le talent et la réputation du chef mentonnais Mauro Colagreco. Les deux compères unissent leurs efforts dans la mise au point d’une spécialité culinaire siglée Mauro, une huile au citron de Menton obtenue par macération

Inspirée de la méthode des parfumeurs grassois sur la base d’une aglandeau de faible acidité. Devant le succès, l’année suivante, en 2011, l’influence asiatique chère à Mauro conduit à la mise au point d’une huile citron/gingembre frais et, l’inspiration du chef n’ayant nul motif à se tarir, ont suivi une huile au poivre de Sichuan qui a enchanté Passard et une autre, toute aussi subtile, aux baies roses. On nous annonce déjà une nouvelle rareté aux parfums de Japon avec une huile au sanchô, épice à l’intensité poivrée et aux accents acides de citron et de citronnelle dans la lignée du yuzu. Les flaconnages élégants, bien conçus, la qualité de l’accueil en boutique ont contribué à la réputation de cette entreprise dynamique qui réalise aujourd’hui 20% de son chiffre d’affaire sur internet.

Liliane Tiberi

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